Pourquoi les gens ne font pas ce qu’ils veulent dans la vie ?

J’ai dévoré, en une heure, le roman Le Why Café. Ce succès international nous ramène à l’essentiel, soit de nous arrêter un moment afin de réfléchir à ces trois questions existentielles :

  • Pourquoi êtes-vous ici ?
  • Avez-vous peur de la mort ?
  • Êtes-vous pleinement épanoui ?

Bien entendu, j’ai trouvé ce livre remarquablement chargé de sens.

De plus, je ne vous cacherai pas que, parfois, lors de mes processus individuels... L’une ou l’autre de ces questions émergent.

Eh oui, parfois, nous perdons le sens de notre travail ou de nos études...

Parce que parfois, nous essayons de créer des conditions optimales afin que ce sens se réalise plus tard... Mais au final, ce sens doit être présent maintenant sinon la démotivation, le mal-être et la mauvaise humeur nous guettent.

Parce que parfois, nous essayons de répondre aux attentes que les autres (ou la société) nous imposent en croyant que leur ‘’sens’’ est aussi notre ‘’sens’’. Attention, cela pourrait, à la longue, vous emporter dans un tourbillon de perte de repères identitaires d’où émergera certaines questions :

Qui suis-je ? Qu’est-ce que j’aime ? Qu’est-ce que je veux ? ...

Parce que parfois, nous croyons qu’il y a des certitudes dans la vie, mais je dois vous avouer qu’elles me semblent plutôt rares. Par exemple, nous pouvons entretenir la croyance que tout ce temps investi, dans notre travail ou dans nos études, fera sens plus tard. Je dois, malheureusement, vous annoncer ou vous rappeler qu’il s’agit plutôt de probabilités.

Le sens, à mon avis, doit être le plus souvent présent et ressenti au quotidien. Ainsi, il nous sera possible de parvenir à construire notre bonheur et à ressentir de la joie et du plaisir au quotidien (petit clin d’œil à mon article précédent !).

Pour vous illustrer mes propos, je vous partage un extrait de l’histoire de l’homme d’affaires en vacances qui rencontre un pêcheur, provenant du livre Le Why Café

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L’histoire raconte qu’un homme d’affaires alla en vacances pour échapper un peu à toute la pression du quotidien. Il prit donc un vol pour une destination tropicale lointaine et il aboutit dans un petit village. Après quelques jours, il avait observé les gens de cette communauté et il avait remarqué un pêcheur en particulier. Ce pêcheur semblait être le plus heureux et le plus satisfait de tous les habitants du village. Cela piqua la curiosité de l’homme d’affaires. Un jour, il aborda le pêcheur et lui demanda ce qu’il faisait de ses journées.

Le pêcheur répondit qu’il se réveillait tous les matins et qu’il prenait son petit-déjeuner en compagnie de sa femme et de ses enfants. Puis, ses enfants quittaient pour l’école, lui, il partait pêcher et sa femme peignait. Il pêchait quelques heures, il revenait à la maison avec suffisamment de poissons pour nourrir sa famille et il faisait une sieste. Après le repos du soir, lui et sa femme marchaient le long de la plage en regardant le soleil se coucher tandis que leurs enfants s’amusaient dans l’océan.

« Vous faites-cela à chaque jour ? », l’homme d’affaires était étonné.  

« La plupart du temps, répondit le pêcheur. Parfois, nous faisons autre chose, mais la majorité de mes journées se déroulent ainsi. Oui, c’est ma vie. »

« Et chaque jour, vous pouvez attraper des poissons ? », demanda l’homme d’affaires.

 « Oui, il y a beaucoup de poissons », répondit le pêcheur.

« Pouvez-vous pêcher plus de poissons que ceux que vous rapportez à la maison pour nourrir votre famille ? », s’enquit l’homme d’affaires.

« Oui, il m’arrive souvent d’en prendre beaucoup plus et je les remets à l’eau. Voyez-vous, j’adore pêcher », dit le pêcheur en souriant.

« Alors, pourquoi ne pêchez-vous pas toute la journée afin de prendre autant de poissons que vous le pouvez ? Ainsi, vous pourriez vendre ces poissons et en tirer pas mal d’argent. Rapidement, vous pourriez acheter un second bateau, puis un troisième, et leurs équipages pourraient pêcher eux aussi beaucoup de poissons. En quelques années, vous pourriez ouvrir un bureau dans une grande ville et je suis prêt à gager qu’en moins de dix ans, vous auriez une entreprise de distribution de poissons internationale. »

Le pêcheur sourit et dit : « Pourquoi ferais-je tout cela ? »

« Eh bien, pour faire de l’argent, vous pourriez faire tout cela pour gagner beaucoup d’argent puis vous retirer », répondit l’homme d’affaires.

« Et, qu’est-ce que je ferai lorsque je me retirerai ? », demanda le pêcheur.

« Tout ce que vous voulez, je suppose », dit l’homme d’affaires.

« Par exemple, je pourrais prendre le petit-déjeuner avec ma famille... Et si je le veux, puisque j’aime la pêche, je pourrais pêcher un peu chaque jour... Puis, peut-être que je pourrais passer ma soirée avec ma femme sur la plage à admirer le coucher du soleil pendant que nos enfants nageraient dans l’océan... »

Le pêcheur sourit à l’homme d’affaires, lui serra la main et lui souhaita bonne chance dans ses efforts pour refaire le plein d’énergie.
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Alors, considérez-vous que chaque journée qui débute est une opportunité afin de faire ce qui vous rend heureux et ce qui fait sens pour vous ?
 

Cloé Cabana, conseillère en orientation en pratique privée
www.cloecabana.com

En quête du plaisir, de la joie ou du bonheur au travail ?

Au travail, vous recherchez le plaisir, la joie ou le bonheur ?

Vous savez, il est important de clarifier l’un, l’autre et puis, l’autre...

Sinon, vous pourriez être déçu et en attente de quelque chose qui ne se pointera jamais le bout du nez.

Pour mieux vous éclairer sur le sujet, j’ai relu un des livres de Frédéric Lenoir, philosophe et sociologue, soit la puissance de la joie.

Frédéric nous amène à mieux circonscrire et à mieux démystifier ces trois concepts (que nous avons tendance à entremêler).

Il y a le plaisir. Il consiste en une satisfaction immédiate (qui a un début et une fin) d’un besoin ou d’un désir grâce à un élément qui nous est extérieur (ex. avoir envie d’un café et se diriger vers la machine à café ou à la brûlerie du coin). Notons que ce dernier exemple illustre la catégorie des ‘’plaisirs positifs’’ puisqu’à court et à long terme, il reste bénéfique. Toutefois, il y a la catégorie des ‘’plaisirs négatifs’’ qui sont positifs à court terme, mais qui entraînent des répercussions négatives à long terme. Je ne vous donne pas d’exemples, car vous en avez sûrement en tête. Malheureusement, pour ceux-là, c’est seulement l’expérience qui nous permet de les repérer rapidement et de ne pas y céder ;).

Il y a la joie. Il s’agit d’une émotion ou d’un sentiment, de courte durée, qui répond à un stimulus extérieur (ex. promotion, réussite d’un examen, arriver en temps à une présentation importante) et qui est vécue tant psychologiquement que physiquement (ex. sourire, soupir de soulagement, rire).

Il y a le bonheur. Il s’agit d’une satisfaction non limitée dans le temps, qui ne dépend pas d’éléments étant extérieurs à soi (ex. individu, évènement, objet matériel) et qui ne devient pas (à long terme) néfaste. En fait, le bonheur est durable et global. Il semble s’atteindre en usant de discernement (soit porter un regard sur ce qui est bon et mauvais pour nous (ex. certains plaisirs)) et de tempérance (adopter un équilibre entre : renoncer aux plaisirs et survaloriser les plaisirs).

Bon, maintenant que ces distinctions sont plus claires...

Au travail, vous recherchez le plaisir, la joie ou le bonheur ?

Le plaisir?
Si tel est le cas, êtes-vous en mesure de cibler les plaisirs que vous comblez ou souhaitez combler avec votre travail (ex. communication entre collègues, possibilité de travailler ou non en équipe, tâches étant en concordance avec mes compétences)?

Puis, portez une attention aux plaisirs qui ne sont pas comblés par votre travail et ainsi réfléchissez à comment vous pourriez les combler...

La joie?
Si tel est le cas, êtes-vous capable d’évaluer votre niveau de joie quotidienne au travail (repérer, puis quantifier les moments où vous avez ressenti de la joie)?

Puis, si l’émotion de joie semble peu présente au sein de votre quotidien...Questionnez-vous si et de quelle façon vous pouvez contribuer à l’augmentation de ce niveau de joie au travail.

Le bonheur?
Si tel est le cas, vous aurez compris qu’il s’agit d’un travail sur soi et qu’il n’y a pas de recette toute faite pour accéder au bonheur. Le bonheur puise sa source à l’intérieur de nous. Vous devez orchestrer/construire votre propre bonheur et l’alimenter au quotidien.

En fait, je crois qu’aucune personne ni aucune organisation ne pourra vous servir le bonheur sur un plateau d’argent. Toutefois, si vous travaillez au sein d’une entreprise qui partage, notamment, les mêmes valeurs et principes que vous... C’est possible ! En plus, si elle vous permet de réaliser des tâches et des défis qui comblent certains de vos plaisirs (besoins/désirs) tout en vous permettant d’éprouver de la joie au quotidien... Cet environnement de travail deviendra rapidement un terrain propice à la création/construction de votre bonheur.

Je termine en vous déposant cette histoire, partagée par monsieur Lenoir, qui provient de la tradition soufie. Elle alimente, à mon sens, notre réflexion à l’égard du bonheur au travail.

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Un vieil homme était assis à l’entrée d’une ville.
Un étranger venu de loin s’approche et lui demande :
" Je ne connais pas cette cité. Comment sont les gens qui vivent ici ? "
Le vieil homme lui répond par une question :
" Comment sont les habitants de la ville d’où tu viens ? "
" Égoïstes et méchants... C’est pour cette raison que je suis parti " lui répond l’étranger.
" Tu trouveras les mêmes ici ", lui répond le vieillard.

Un peu plus tard, un autre étranger s’approche du vieil homme.
" Je viens de loin. Dis-moi, comment sont les gens qui vivent ici ? "
Le vieil homme lui répond :
" Comment sont les habitants de la ville d’où tu viens ? "
" Bons et accueillants. J’avais de nombreux amis, j’ai eu de la peine à les quitter. "
Le vieil homme lui sourit et lui dit :
" Tu trouveras les mêmes ici. "

Un vendeur de chameaux avait suivi les deux scènes de loin. Il s’approche du vieillard :
" Comment peux-tu dire à ces deux étrangers deux choses opposées ? "
Et, le vieillard lui répond :
" Parce que chacun porte son univers dans son cœur. Le regard que nous portons sur le monde n’est pas le monde lui-même, mais le monde tel que nous le percevons. Un homme heureux quelque part sera heureux partout. Un homme malheureux quelque part sera malheureux partout."

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En espérant que ces courtes définitions du plaisir, de la joie et du bonheur ainsi que le partage de cette histoire ont contribué à vous éclairer davantage sur les pistes de votre propre bonheur.

Un grand merci à Cloé Cabana, conseillère en orientation pour cet article.

Petite histoire

Voici l’histoire de 3 Hommes :

Trois personnes taillent des pierres avec les mêmes outils, au même endroit et au même rythme, ils font rigoureusement la même chose.

Le premier a l’air vraiment malheureux.
Le deuxième ne semble ni heureux ni malheureux.
Quant au troisième lui, il a l’air franchement heureux.

Lorsqu’on leur demande ce qu’ils font,
Le premier répond amèrement: « je taille des pierres pour purger ma peine ».
Le deuxième répond sur un ton neutre: « je taille des pierres pour nourrir ma famille ».
Quant au troisième lui, il répond avec un grand sourire: « je taille des pierres pour construire la nouvelle cathédrale ».

Pour motiver, l’important consiste à expliquer. Réaliser une tâche s’inscrit dans le cadre d’un projet qui lui-même s’inscrit dans le cadre d’une stratégie d’entreprise.

Chaque collaborateur doit prendre conscience de l’importance de son action même si à ses yeux cette tâche est insignifiante.

La réussite d’un projet passe par la réussite de tous et non de quelques uns.

Un projet réussira si l’ensemble des collaborateurs est impliqué. Individuellement, un collaborateur porte en lui une part de la réussite d’un projet.

En une phrase : Donnez du sens à votre travail!

Vous voyez où je veux en venir ? L’idée est de modifier sa perception des choses en valorisant les actes que nous faisons au quotidien. Une façon de voir le verre à moitié plein plutôt que le verre à moitié vide.

Plaidoyer pour le bonheur

Dans Plaidoyer pour le bonheur, le moine Matthieu Ricard nous transmet les conclusions parfois surprenantes de ces enquêtes :

1.     Les gens mariés ou vivant en couple sont presque 2 fois plus heureux que les célibataires, les veufs ou les divorcés qui vivent seuls.

2.     Le bonheur n’est pas lié au QI. Mais il est lié au QE. Le Quotient Emotionnel est défini par la faculté de percevoir les sentiments des autres ainsi que ses propres émotions.

3.     Un moine confirmé en méditation est infiniment plus habile à identifier des émotions fugaces chez autrui qu’un policier, un douanier, une psychologue, un avocat, un juge et même un agent des services secrets. Cette expérience a été menée sur 2 moines bouddhistes expérimentés et 5000 autres sujets.

4.     Le bonheur va de pair avec la capacité de s’affirmer, avec l’extraversion et l’empathie.

5.     Plus un individu est capable de maitriser son environnement, plus il est heureux.

6.     Les personnes pratiquant une religion sont plus heureuses et vivent plus longtemps : 7 ans de plus que la moyenne aux Etats-Unis.

7.     90% des nonnes identifiées comme “heureuses” étaient encore en vie à 85 ans contre 34% de celles appartenant au groupe “le moins heureux”. L’intérêt de cette étude est que toutes ces personnes avaient exactement les même conditions de vie.

8.     la mortalité des personnes qui manifestaient principalement des émotions négatives est 2 fois supérieure à celles des personnes d’un tempérament heureux qui vivent des émotions positives. Cette conclusion est le résultat d’une étude menée pendant 2 ans sur plus de 2000 mexicains de plus de 65 ans vivant aux Etats-Unis.

9.     50% de la tendance au bonheur peuvent être attribués aux gènes.

10.   le bonheur tend à être plus élevé chez ceux qui ont un travail rémunéré. Toutefois, les femmes au foyer ne sont pas plus insatisfaites que les gens ayant une activité professionnelle.

11.   contrairement aux idées reçues, les gens ne sont pas plus heureux dans les régions ensoleillées que dans les régions pluvieuses (mis à part certains cas pathologiques de dépression).

12.   les loisirs favorisent la satisfaction, surtout chez les gens qui ne travaillent pas.

13.   des étudiants en médecine d’un tempérament agressifs ont 5 fois plus d’accidents cardiaques que les moins coléreux. Cette étude a été réalisée sur 255 sujets sur 25 années.

14.   le bonheur augmente avec l’implication sociale et la participation à des organisations bénévoles, la pratique du sport, de la musique ainsi qu’avec l’appartenance à un club.

15.   le degré de bonheur des gagnants à la loterie varie peu suite à leur bonne fortune.

16.   le bonheur est plus élevé dans les pays qui garantissent à leur habitants davantage de sécurité, d’autonomie, de liberté, d’accès à l’éducation et à l’information.

17.   les citoyens sont plus heureux dans un climat de paix. Indépendamment des conditions économiques, ceux qui vivent sous un régime militaire sont plus malheureux.

18.   regarder la télévision ne conduit qu’à une augmentation minime du bien-être. Par contre, ceux qui regardent beaucoup la télévision sont moins heureux que la moyenne.

Peut-on en déduire que la vie moderne rend heureux ? Peut-être pas : la dépression est 10 fois plus fréquente dans les pays développés qu’en 1960. Et elle affecte des individus de plus en plus jeunes. Le taux de suicide parmi les étudiants suédois a également augmenté de 260% depuis 1950. Ce taux est responsable de 2% des décès annuels : c’est plus que la guerre et les homicides !

Décidemment, pas si facile cette quête du bonheur ! Mais pour Matthieu Ricard, il existe une activité magique pour apprendre à être heureux en toutes circonstances : il faut apprendre à se tourner vers l’intérieur et mé-di-ter.