En quête du plaisir, de la joie ou du bonheur au travail ?

Au travail, vous recherchez le plaisir, la joie ou le bonheur ?

Vous savez, il est important de clarifier l’un, l’autre et puis, l’autre...

Sinon, vous pourriez être déçu et en attente de quelque chose qui ne se pointera jamais le bout du nez.

Pour mieux vous éclairer sur le sujet, j’ai relu un des livres de Frédéric Lenoir, philosophe et sociologue, soit la puissance de la joie.

Frédéric nous amène à mieux circonscrire et à mieux démystifier ces trois concepts (que nous avons tendance à entremêler).

Il y a le plaisir. Il consiste en une satisfaction immédiate (qui a un début et une fin) d’un besoin ou d’un désir grâce à un élément qui nous est extérieur (ex. avoir envie d’un café et se diriger vers la machine à café ou à la brûlerie du coin). Notons que ce dernier exemple illustre la catégorie des ‘’plaisirs positifs’’ puisqu’à court et à long terme, il reste bénéfique. Toutefois, il y a la catégorie des ‘’plaisirs négatifs’’ qui sont positifs à court terme, mais qui entraînent des répercussions négatives à long terme. Je ne vous donne pas d’exemples, car vous en avez sûrement en tête. Malheureusement, pour ceux-là, c’est seulement l’expérience qui nous permet de les repérer rapidement et de ne pas y céder ;).

Il y a la joie. Il s’agit d’une émotion ou d’un sentiment, de courte durée, qui répond à un stimulus extérieur (ex. promotion, réussite d’un examen, arriver en temps à une présentation importante) et qui est vécue tant psychologiquement que physiquement (ex. sourire, soupir de soulagement, rire).

Il y a le bonheur. Il s’agit d’une satisfaction non limitée dans le temps, qui ne dépend pas d’éléments étant extérieurs à soi (ex. individu, évènement, objet matériel) et qui ne devient pas (à long terme) néfaste. En fait, le bonheur est durable et global. Il semble s’atteindre en usant de discernement (soit porter un regard sur ce qui est bon et mauvais pour nous (ex. certains plaisirs)) et de tempérance (adopter un équilibre entre : renoncer aux plaisirs et survaloriser les plaisirs).

Bon, maintenant que ces distinctions sont plus claires...

Au travail, vous recherchez le plaisir, la joie ou le bonheur ?

Le plaisir?
Si tel est le cas, êtes-vous en mesure de cibler les plaisirs que vous comblez ou souhaitez combler avec votre travail (ex. communication entre collègues, possibilité de travailler ou non en équipe, tâches étant en concordance avec mes compétences)?

Puis, portez une attention aux plaisirs qui ne sont pas comblés par votre travail et ainsi réfléchissez à comment vous pourriez les combler...

La joie?
Si tel est le cas, êtes-vous capable d’évaluer votre niveau de joie quotidienne au travail (repérer, puis quantifier les moments où vous avez ressenti de la joie)?

Puis, si l’émotion de joie semble peu présente au sein de votre quotidien...Questionnez-vous si et de quelle façon vous pouvez contribuer à l’augmentation de ce niveau de joie au travail.

Le bonheur?
Si tel est le cas, vous aurez compris qu’il s’agit d’un travail sur soi et qu’il n’y a pas de recette toute faite pour accéder au bonheur. Le bonheur puise sa source à l’intérieur de nous. Vous devez orchestrer/construire votre propre bonheur et l’alimenter au quotidien.

En fait, je crois qu’aucune personne ni aucune organisation ne pourra vous servir le bonheur sur un plateau d’argent. Toutefois, si vous travaillez au sein d’une entreprise qui partage, notamment, les mêmes valeurs et principes que vous... C’est possible ! En plus, si elle vous permet de réaliser des tâches et des défis qui comblent certains de vos plaisirs (besoins/désirs) tout en vous permettant d’éprouver de la joie au quotidien... Cet environnement de travail deviendra rapidement un terrain propice à la création/construction de votre bonheur.

Je termine en vous déposant cette histoire, partagée par monsieur Lenoir, qui provient de la tradition soufie. Elle alimente, à mon sens, notre réflexion à l’égard du bonheur au travail.

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Un vieil homme était assis à l’entrée d’une ville.
Un étranger venu de loin s’approche et lui demande :
" Je ne connais pas cette cité. Comment sont les gens qui vivent ici ? "
Le vieil homme lui répond par une question :
" Comment sont les habitants de la ville d’où tu viens ? "
" Égoïstes et méchants... C’est pour cette raison que je suis parti " lui répond l’étranger.
" Tu trouveras les mêmes ici ", lui répond le vieillard.

Un peu plus tard, un autre étranger s’approche du vieil homme.
" Je viens de loin. Dis-moi, comment sont les gens qui vivent ici ? "
Le vieil homme lui répond :
" Comment sont les habitants de la ville d’où tu viens ? "
" Bons et accueillants. J’avais de nombreux amis, j’ai eu de la peine à les quitter. "
Le vieil homme lui sourit et lui dit :
" Tu trouveras les mêmes ici. "

Un vendeur de chameaux avait suivi les deux scènes de loin. Il s’approche du vieillard :
" Comment peux-tu dire à ces deux étrangers deux choses opposées ? "
Et, le vieillard lui répond :
" Parce que chacun porte son univers dans son cœur. Le regard que nous portons sur le monde n’est pas le monde lui-même, mais le monde tel que nous le percevons. Un homme heureux quelque part sera heureux partout. Un homme malheureux quelque part sera malheureux partout."

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En espérant que ces courtes définitions du plaisir, de la joie et du bonheur ainsi que le partage de cette histoire ont contribué à vous éclairer davantage sur les pistes de votre propre bonheur.

Un grand merci à Cloé Cabana, conseillère en orientation pour cet article.